Vie à bord


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Archive Ernest Octavie Enfants

Ernest et Octavie
à bord du Hortensia vers 1930

L’automoteur a toujours appartenu ou été habité par une seule et même famille. Le bateau à été acheté en 1930, en Belgique, par Benoist Limoges le père de Ernest. La transaction s’est faite en florins empruntés sur une banque hollandaise. Les mariniers ont par là préfiguré à leur manière l’Europe qui allait se construire deux décennies plus tard après bien des soubresauts.

Avant Benoist, le grand père Martin Limoges possédait déjà, en son temps, une péniche en bois tractée en hallage. D’ailleurs Ernest est né sur une péniche en bois du nom de Helène. C’est le dernier né et il a 8 ans à l’achat du Hortensia, premier bateau en métal dans la famille.

 Archive Marcelle Marie Louise Octavie

Marcelle, de passage, avec
Marie Louise et Octavie vers 1950

Le père Benoist est revenu gazé de la guerre de 14-18 et il a tendance à chopiner, c’est-à-dire à boire, pour oublier les affres du conflit où les péniches étaient, d’ailleurs, souvent utilisées comme ponts flottants pour remplacer les ponts détruits. En 1935, affaibli, le père Benoist meurt un peu avant l’inflation sur le florin de 1937. Ruinée, la famille ne peut plus rembourser ses engagements.

Archive IMF 20

Marcelle et Octavie
sur le IMF 20 vers 1960

Le cousin Pilbaut, volant au secours de la veuve Marie Louise, se propose de reprendre l’actif et devient de fait propriétaire du bateau. Jouant le rôle d’affréteur, il garde sur l’Hortensia la famille Limoges (le fils Ernest, la soeur Octavie et la mère Marie Louise) en tant que contremaîtres. L’autre sœur Marcelle étant partie travailler à terre à 18 ans.

Ne pouvant supporter les frais du bateau bloqué sur le canal d’Alsace, lorsque le second conflit mondial survient, le cousin Pilbaut revend l’Hortensia à IMF (Inter Maritime et Fluvial) grosse compagnie possédant des bateaux sur toutes les mers du monde jusqu’à Valparaiso. L’Hortensia, reste sur le fleuve, mais change de nom et il devient l’IMF 20. Les mêmes membres d’équipage restent à bord.

Archive Ernest Octavie habitation

Ernest et Octavie à bord
dans l’habitation vers 1990

En 1970, l’IMF se restructure et leur revend le bateau au prix de 40 000 francs à crédit et ils continuent à travailler pour IMF pour payer les traites. Ils doivent toujours obéir au chef de Marine pour les ordres de mission mais seule l’expérience d’un batelier permet de lire la surface de l’eau et en deviner tous les dangers pour éviter le pire, lors de mésaventures épiques.

Et l’Hortensia a survécu.

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